Forum National Multipartite sur les substances et méthodes interdites. Des experts font des propositions concrètes pour arrêter ce fléau
L’augmentation à la hausse de la consommation des substances interdites ainsi que les défis associés à leur prévention et répression nécessitent une mobilisation collective et une action concertée des autorités, de la société civile et des partenaires internationaux. C’est en ce sens qu’à l’initiative de l’UNESCO, une trentaine d’experts issus de divers domaines se sont retrouvés du 15 au 16 mai 2024 , au siège du Conseil Economique, Social, Environnemental et Culturel (CESEC) à Abidjan-Plateau pour partager leurs expertises et élaborer des propositions concrètes afin d’augmenter la capacité du gouvernement ivoirien à faire face au fléau de la consommation des méthodes et substances interdites en Côte d’Ivoire. C’était en présence du président du CESEC Aka Aouélé, du Représentant de l’Unesco, Omar Diop, qui a rappelé que ce Forum national est organisé à la suite de la table ronde ayant eu lieu le 18 janvier 2024, du représentant du chef de bureau de l’ONUDC, Traoré Clah Guy, du député -maire d’Adjamé Soumahoro Farikou, des vénérables et honorables, des experts et des membres de la société civile
Selon Professeur Diakité Aïssata, experte en toxicologie, il y a eu plusieurs ateliers thématiques dont l’atelier 1 ayant porté sur la prévention et sensibilisation de l’utilisation des substances et méthodes interdites. Leurs réflexions ont abouti aux recommandations ci-après citées.
« La sensibilisation est indispensable pour lutter contre l’utilisation des drogues et substances interdites. Pour être efficace, elle ne doit pas se limiter qu’aux usagers mais s’étendre à tous les acteurs concernées à savoir les autorités politiques, les professionnels de santé, les éducateurs, la société civile … Cette sensibilisation doit reposer sur les outils déjà validés mais également elle doit mettre l’accent sur les dangers de la drogue et éviter la stigmatisation des personnes vivant avec la drogue . Bien que les lois encadrant la lutte contre l’usage et trafic de drogue existent, il est nécessaire qu’un cadre multisectoriel intégré soit développé et mis en œuvre de manière effective. Pour cela, toutes les entités gouvernementales doivent travailler en mutualisant leurs efforts. Bien qu’il soit nécessaire d’établir des mécanismes supplémentaires de répression, il est bien de renforcer ceux déjà existants notamment à travers la création de plateformes de partage d’information et de vulgarisation de note parmi les usagers de drogues, les forces de l’ordre et le public de façon générale. Il est également important de s’assurer que les politiques de partage d’information soit mis en place tout en prenant en compte la sécurité, la confidentialité de données en accord avec la loi 2013 -450 du 19 juin 2013 relative à la protection des données à caractère personnelle ainsi que l’acte de la CEDEAO.
En terme de prise en charge et réhabilitation des usagers de substances interdites, il serait envisageable de créer des centres au niveau des districts avec du personnel formé et en pleine capacité de soutenir les usagers sollicitant de l’aide pour sortir de la spirale de l’addiction. Il est également vital de soutenir les familles et l’entourage des personnes avec des problèmes d’addiction. Finalement, par rapport à la coopération régionale et internationale, il est déterminant de renforcer les accords déjà existants surtout transfrontaliers et de soutenir les initiatives par le partage des informations. Nous experts, espérons que ces conclusions cimenterons la prise de décisions et l’élaboration s’un plan d’action pour affronter le fléau de l’utilisation des drogues en Côte d’Ivoire », a espéré Professeur Diakité Aïssata. L’UNESCO, de son côté, a mis en place un pass national antidopage et envisage, selon le secrétaire exécutif de la convention mondiale de l’Unesco contre le dopage, Marcellin Dally, la création d’une Task force.
A la suite d »e Pr Diakité Léon Riviere a présenté le manifeste d’Abidjan élaboré par les participants. Le manifeste d’Abidjan résume les principaux résultats, les recommandations clés et les engagements pris lors de ce forum pour renforcer la lutte contre l’utilisation des substances interdites en Côte d’Ivoire. ‘ Il va servir de feuille de route pour la mise en œuvre des actions convenues et sera largement diffusé auprès des parties prenantes », a-t-il indiqué.
Ouvrant ce forum, le président du CESEC a salué la coopération qui existe entre la Cote d’Ivoire et les nations Unies sans oublier de féliciter l’Unesco qui a mené ces réflexions Patricia Lyse
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